alain-causse-70c1eb38Ressource m’a apporté toutes sortes de soutiens : communication, psychologique, nutritionnel, physique. Le projet d’un nouvel habitat nettement plus vaste et adapté pourra mieux répondre à ces besoins essentiels.

Pourquoi faut-il qu’un jour de notre vie, tout bascule ? Quel est celui qui se préoccupe de sa santé avant d’être malade ?

Ce jour de février 2010, alors que nous avions projeté, mon épouse et moi-même, une sortie resto/ciné, j’allais être projeté, suite aux résultats d’un scanner, dans une chambre d’hôpital.

Le diagnostic est brutal : embolie pulmonaire + cancer prostatique + adénopathie ganglionnaire + métastases osseuses sur tout le corps.

Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant alors que je viens de prendre ma retraite et que nous avons, ma femme et moi, la tête pleine de projets.

Durant un mois, succession d’examens et finalement mise en place d’un traitement.

Le fait de se retrouver seul, dans sa chambre d’hôpital, face à son grave problème, permet de réfléchir et de se dire que la vie, ma vie, va devenir un vrai combat. Et, malgré le désarroi des premiers instants, ce combat qui fait dorénavant partie de moi doit être gagné coûte que coûte.

Je crois que je ne suis pas d’un tempérament pessimiste, c’est pourquoi j’ai la chance de pouvoir rebondir, de prendre les contraintes de la maladie à bras le corps et de me dire que, si aujourd’hui est un jour sans, les suivants ne peuvent être que meilleurs. Durant ce mois d’hôpital, je me suis fait à l’idée que mon cancer, c’est du long terme mais que cette épreuve d’endurance ne me fait pas peur, pas d’angoisse, pas de pression. J’ai écouté mon oncologue, mes autres docteurs (urologue, cardiologue, angiologue), vu des magnétiseurs, énergétiseurs pour finalement retenir quatre dominantes :

1°) L’entourage : ne jamais rester seul

Dialoguer, échanger, communiquer, aller vers les autres, garder ses amis, s’en faire d’autres…

Le premier regard que je porte et qui m’a permis de rester la tête hors de l’eau, c’est mon épouse sans qui je ne suis rien dans cette maladie. Tout ce qui appartient au traitement : rendez-vous, commandes pharmaceutiques, soins infirmiers, déplacements en ambulatoire, visites scanner et IRM lui est dévolu me rendant disponible pour lutter et prendre les médicaments en fonction des besoins. Vous comprendrez que cette aide est plus que précieuse et ces petites choses qui, pour moi sont beaucoup, ne font que renforcer notre couple.

Enfin, RESSOURCE a été là pour ce soutien, bravo à cette association. Un groupe de paroles a été notre premier contact.

2°) Le psychisme

Je pense que l’esprit des personnes atteintes de cancer raisonne de façon différente selon les êtres. Le conscient et l’inconscient travaillent très vite face à cette épreuve.
Certains réagissent de façon négative par des propos tels que « Crois-tu que… ? Ne penses-tu pas… ? Ces formes interrogatives qui expriment un doute ne font bien souvent qu’enfoncer la personne.

D’autres, dont je suis, voient leurs maux s’apaiser en positivant constamment : « Si aujourd’hui je suis dans le trou, demain ne sera que meilleur ».

Essayons d’être à l’écoute de personnes dynamiques. Le moral entre, pour une grande part, dans l’acceptation de sa maladie et rebondir fréquemment vers quelque chose de meilleur nous fait entrevoir l’avenir plus sereinement.

RESSOURCE a encore été là pour un soutien psychologique auprès de Guy. Merci à lui et à l’association.

3°) La nourriture

Bien souvent, notre maladie nous fait toucher du doigt des habitudes nutritionnelles qui ne sont pas toujours en adéquation avec ce que nous lisons sur des « bouquins » d’éminents oncologues ou nutritionnistes.
Il en résulte une prise de conscience des dangers nutritionnels qui nous entourent et nous incitent à modifier nos comportements alimentaires ; modifications qui, si elles ne sont pas vitales, sont en tout cas, sur un plan psychologique, une forme de lutte contre la maladie. En ce qui me concerne, le manger BIO reste ma priorité en modérant sel, sucre, graisses, viandes rouges une fois par semaine avec préférence pour viandes blanches et poissons. Mais il appartient à chacun de trouver sa meilleure façon de s’alimenter en fonction de la maladie et de ses besoins.

4°) Le physique

Durant quarante ans, mon métier a consisté à éduquer et entretenir la forme physique des jeunes qui m’étaient confiés. Aussi, être à l’écoute de mon corps devenait pour moi une priorité : réactions face à l’effort, régulation des pulsations pour aller progressivement plus loin dans l’effort physique, etc. Tout ceci est assez loin de mes préoccupations aujourd’hui en raison des produits hormonaux et chimiques que mon corps doit assimiler. Ce dernier, en effet, se transforme ; les muscles perdent de leur volume, les effets secondaires apparaissent et engendrent une métamorphose, je dois dire, importante. En dépit de cela, l’effort physique mesuré m’est toujours nécessaire, essentiellement la marche mais aussi la gymnastique ou le yoga sous forme de postures nous permettant de garder souplesse et équilibre et de régler sa respiration (inspi / expi) en fonction des mouvements imposés. Ma règle : ne pas laisser passer un jour sans une activité (même ménagère à l’intérieur ou jardinage à l’extérieur).

RESSOURCE, par son projet dans un nouvel habitat nettement plus vaste et adapté, pourra mieux répondre à ce besoin essentiel.

En conclusion, telle est ma ligne de conduite et il est important que chacun trouve la sienne car jamais rien n’est simple dans ce domaine. Je tiens quant à moi à remercier chaleureusement le docteur Jean-Loup MOUYSSET qui a su expliquer, comprendre, écouter les phénomènes cancéreux qui envahissent mon corps. J’ai une très grande confiance dans ses traitements et je suivrai toujours et encore ceux qu’il jugera nécessaires pour moi.

Enfin, j’apporte et j’apporterai tout mon soutien à l’association RESSOURCE qu’il a créée pour un meilleur soutien aux malades atteints de cancer.

Antoine et Guy, soyez remerciés pour le bien-être physique que vous me procurez par la réflexologie plantaire et pour le soutien psychologique dont je bénéficie.

En un mot, merci à RESSOURCE pour son soutien déjà existant et par la qualité de ce qu’elle projette d’apporter avec son nouveau projet. Restons forts en nous regroupant autour de RESSOURCE pour atteindre ce même but, la rémission, avant de pouvoir prononcer le mot de guérison. Courage ! nous vaincrons le « crabe ».

Alain